Édito Facebook : Ma déception face au blocage des nouvelles sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook dans mon cas

Édito Facebook : Ma déception face au blocage des nouvelles sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook dans mon cas


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 25-04 : www.societascriticus.com


Michel Handfield, M.Sc. Sociologie, 2023-09-01


D’après mes billets Facebook du 2023-08-11 et du 2023-08-22 pour les bémols



Facebook devient décevant, car comment écrire sur l'actualité, qui nous concerne tous, sans pouvoir mettre de liens vers certaines nouvelles ou articles ? Le moindre lien vers une nouvelle, et non seulement d’un média canadien, a pour effet de bloquer notre publication, ce qui soulève quelques remarques de ma part.


Premièrement, si Facebook veut s’en prendre à la loi canadienne concernant le partage équitable avec les créateurs de nouvelles au Canada, qu’il s’en prenne aux médias canadiens, mais pas étrangers. Je le comprendrais même si je ne suis pas entièrement d’accord avec Facebook, ni avec cette loi-là.


Je dois donc ajouter deux bémols concernant le partage équitable avec les créateurs de nouvelles au Canada :


- D’abord, voyant le gouvernement demander à Facebook de rediffuser les nouvelles, vu les incendies de forêt au Canada (1), comme si cette entreprise était un service public, sommes-nous rendus si dépendants de Facebook et des autres qu’il nous faut diffuser toutes nos communications publiques par ces réseaux sociaux? Si cela nous évite de mettre un réseau public de communication de cette importance sur pied et de sauver des couts, c’est peut-être bien. Mais, en échange, les réseaux sociaux, et Facebook en particulier, ont gagné un immense bassin d’utilisateurs pour vendre de la publicité. On leur a donné ce marché, il faut le reconnaitre. Difficile de vouloir qu’il le partage ensuite.


- Ensuite, est-ce que Facebook profite des nouvelles pour vendre de la publicité ou sont-ce les médias qui profitent de Facebook pour rejoindre des lecteurs? C’est que Facebook est un peu comme une vitrine de tout ce qu’on y publie et profite du trafic engendré pour vendre de la publicité. Alors, si les journaux y mettent leurs grands titres pour profiter de ce trafic, ils nourrissent volontairement Facebook. Si ce sont les utilisateurs qui partagent des nouvelles, ils envoient tout de même des lecteurs vers ces médias. La question devient alors de savoir comment les médias pourraient en profiter pour vendre de la publicité sur leurs plateformes et leurs textes et pourquoi n’en profitent-ils pas pour le faire? Quant au partage équitable avec les créateurs de nouvelles, cela m’apparait complexe. Comment le fait-on? Aux clics sur les nouvelles; par un pourcentage aléatoire qui semble raisonnable; ou avec une contribution au Fonds des médias du Canada qui pourrait voir son mandat élargi pour couvrir les médias écrits qui diffusent sur l’internet. C’est une question complexe, je trouve.


Deuxièmement, quand ce n'est pas un journal qui commente et met un lien vers la nouvelle, mais bien un utilisateur de Facebook qui l'a trouvé intéressante et la commente, que ce soit positivement ou non, est-ce une limitation à la liberté d’expression? Je le crois. C’est pourtant une valeur fondamentale aux États-Unis.


Qu'on bloque les journaux canadiens dans cette prise de bras, je le conçois, mais pas les utilisateurs individuels. Sinon, il ne va rester que les photos de chats et la météo sur Facebook, puis encore, car vous ne pourrez pas mettre une alerte météo qui vient de la télé par exemple. On va faire le tour de Facebook assez rapidement, merci. Et on va passer à autre chose. Personnellement, je le trouve déjà plate et ça ne fait que quelques jours que je ne peux plus commenter l’actualité.


Troisièmement, on nous coupe du Monde. En effet, on nous bloque tous les médias, non seulement les canadiens. Ça va beaucoup trop loin, je trouve. J’ai d’ailleurs tenté de partager une nouvelle de RFI (France) de The Guardian (Angleterre) sur mon ordinateur et j’ai eu cette réponse sur mon fureteur :


« Le contenu relatif à l’actualité ne peut pas être partagé au Canada: En réponse à la législation du gouvernement canadien, les contenus d’actualité ne peuvent pas être partagés. »


En conséquence...


Il est clair que je risque de moins faire des brèves d’actualités ou de ne plus en faire du tout, car pour les brèves j’utilisais mes réflexions sur quelques textes que j’avais lus, commentés et réfléchis. J’ajoutais parfois d’autres textes pour pousser la réflexion en ne les commentant pas, mais en écrivant un seul mot : intéressant, à suivre, ou un autre point de vue par exemple.


Facebook c’était un peu mon carnet de notes ou de croquis, où j’amassais des textes et des réflexions que je révisais ensuite pour en faire quelque chose de plus substantiel comme réflexion, parfois un texte d’analyse complète, voir un essai, puisque je faisais aussi de la recherche à côté pendant ce temps, tout cela en vue d’enrichir ma réflexion et de peut être produire un texte sur le sujet. Comme ici, ce texte découlant de ma réflexion première sur Facebook.


Parfois, je pouvais aussi voir que les bases n’étaient pas assez solides pour aller plus loin et tout mettre de côté en vue de futurs développements ou carrément l’effacer, car tous les sujets ne se prêtent pas à l’analyse et à la réflexion longue. Certains sujets passent rapidement dans l’actualité pour disparaitre. Trois jours et parfois personne n’en parlent plus.


Non, je n’arrêterai pas d’écrire. Par contre, mon écriture va peut-être changer et diminuer, car je vais moins commenter l’actualité de la façon dont je le faisais depuis quelques années, mais probablement faire davantage de textes originaux. Probablement davantage d’analyse, mais moins de publications quotidiennes aussi. Je vais probablement repasser par la culture et les arts pour avoir un autre angle sur les sujets importants de l’actualité. Parfois, des changements, même mineurs, sont importants, car faire autrement nous redynamise.


À suivre…



Note


1. MICHEL SABA, LA PRESSE CANADIENNE, Incendies de forêt « Facebook fait passer ses profits avant notre démocratie », selon Trudeau, La Presse, 21 aout 2023 :

https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2023-08-21/incendies-de-foret/facebook-fait-passer-ses-profits-avant-notre-democratie-selon-trudeau.php