Dans mes archives - en version originale, parfois, contextualisés

 Dans mes archives - en version originale, parfois, contextualisés


Societas Criticus, revue de critique sociale et politique, Vol. 27-05 : www.societascriticus.com


Il n’y a pas si longtemps…


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (2025-10-04)


Quand notre gouvernement nous parle de la laïcité, il n’y a pas si longtemps encore nos livres scolaires comportaient ce genre d’images. Les religieuses, par exemple, portaient un voile un peu comme certaines musulmanes d’aujourd’hui. Des femmes portaient aussi un chapeau ou un foulard quand elles sortaient. La religion était omniprésente. Cela est passé avec le temps.


Si l’on fait une vraie laïcité, il y aura certainement quelques résistances au début. Mais, avec les années, la majorité s’adaptera. Il en fut ainsi à cette époque.




Image de la page 20 de mon premier livre de lecture (1) trouvé dans mes archives personnelles.



Avec la laïcité on devrait enfin séparer le religieux du politique ! Jésus ne disait-il pas « rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »  (Luc 20:25) ? Alors, ce n’est certes pas incompatible avec les religions. Mais, pour réussir la laïcité, il faut aller au-delà de l’accessoire, je crois.


Par exemple on peut redonner les noms laïques aux fêtes, comme le solstice d’hiver à la place de Noël. On peut aussi remplacer des fêtes comme l’Action de grâce, le vendredi saint ou le lundi de Pâques, par des fêtes laïques, comme l’équinoxe de printemps au mois de mars, par exemple. On l’a d’ailleurs fait pour la Saint-Jean-Baptiste (solstice d’été), qu’on appelle maintenant la Fête nationale du Québec.


Tous devront alors s’accoutumer à la laïcité, chrétiens comme non chrétiens, car on ne peut demander à l’autre d’abandonner ses traditions religieuses si nous-mêmes nous les conservons au nom de notre culture chrétienne. S’il y a une matière où il faut être équitable, c’est bien dans le changement des traditions. C’est là le geste de plus qu’on doit faire pour une véritable laïcité.


Note


1. Forest, Marguerite et Ouimet, Madeleine (texte); Faucher, Jean-Charles (illustrations), 1964, Mon premier livre de lecture, Montréal : Librairie Granger Frères Limitée. Ouvrage approuvé par le Conseil de l’Instruction publique de Québec, à sa séance du 12 mai, 1943.



Changeons les noms...


Michel Handfield, M.Sc. sociologie (2025-10-04)


Et des éléments de ce texte vieux de près de trois décennies m’apparaissent encore valides aujourd’hui quand l’on regarde la politique municipale pour ne pas dire la politique tout simplement.


Par exemple, cette recherche d’un candidat vedette pour une élection à laquelle un parti de courtisans se pliera le temps d’une campagne électorale. Si le chef gagne, le parti sera à son service, car il les aura conduits au Pouvoir. Si le chef perd, le parti gardera la place au chaud pour un futur mandarin qui voudra se présenter à la prochaine élection sous sa bannière. C’est une machine électorale bien rodée pour servir le Pouvoir. Toute ressemblance avec les républicains et le trumpisme n’est que fortuite, mais non moins frappante, même si je pensais d’abord à Ensemble Montréal ici.


Bref, c’est tout le contraire d’un regroupement de citoyens qui, après avoir porté des revendications, se donnent les moyens de former un parti pour changer des choses, ce qui est l’essence de la démocratie participative, selon moi. C’était le cas du RCM et de Projet Montréal, parti de mouvements citoyens à leurs débuts.


Dans ce texte, je mettais l’accent sur l’importance de considérer les préoccupations locales, car il est crucial pour les élus municipaux d’éviter de tout détruire, mais de savoir arrimer les décisions aux spécificités locales, même si des adaptations sont nécessaires.


Il faut aussi les expliquer pour obtenir une adhésion citoyenne. Il ne faut pas que le conseiller municipal soit uniquement perçu comme une courroie de transmission du pouvoir vers les citoyens, car il fut d’abord élu pour représenter ses concitoyens dans l’enceinte du pouvoir, qu’elle soit municipale, comme dans mon texte qui suit, mais aussi au provincial ou au fédéral.


Un représentant du peuple doit savoir être un facilitateur du dialogue et un pédagogue du système représentatif dans ses communications entre les citoyens de son district et la table du conseil municipal, même s’il peut lui sembler beaucoup plus simple de devenir la courroie de transmission des décisions du Conseil.


Par contre, il est vrai que le Pouvoir doit parfois décider pour le bien commun de la communauté. Il faut alors l’expliquer. Naturellement, si c’est logique, basé sur des fondements scientifiques et équitable, ça s’explique et se comprend toujours mieux que si c’est basé sur une idéologie.


Ayant cela en tête, « Des pistes pour le congrès de Vision Montréal » est un texte à lire, mais en pensant à aujourd’hui. On comprend alors que des choses sont lentes à arriver en politique et dans le système étatique. D’ailleurs, dans les années 1980, on nous promettait la carte d’assurance maladie avec une puce et l’informatisation des données de nos dossiers. Quarante ans plus tard, on apprend sous la plume de Fanny Lévesque que le Dossier santé numérique est pour le moins sur la glace (in La Presse, Virage informatique suspendu à Santé Québec : Québec refuse jusqu'ici de débloquer 280 millions, 2 octobre 2025). Alors, quand on nous parle de changements, on repassera pour la rapidité !


Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que la vitesse à laquelle Projet Montréal a planté des arbres et aménagé des pistes cyclables énerve plusieurs personnes, comme si l’on pouvait se permettre d’aller à la « vitesse » du Québec (Politique et fonction publique) avec les changements climatiques ! Le climat n'attend pas que le Politique et les fonctionnaires soient prêts à répondre avant de frapper. C'est à eux d'arrêter de procrastiner et de vouloir plaire aux entreprises, aux automobilistes et aux conspirationnistes. Ils doivent expliquer et agir face à la menace environnementale, même si ça met en cause certaines habitudes, comme la place privilégiée de l'automobile jusqu’à maintenant. Il faut cependant du courage pour le faire. Mais, en ont-ils?


Alors, bonne lecture.


Des pistes pour le congrès de Vision Montréal


Version corrigée avec les retouches faites par Le Devoir. Paru le 22 janvier 1997, p. A 6.


Michel Handfield, M.Sc. sociologie et encore membre de Vision Montréal.


Montréal, 16 janvier 1997.



Quelques pistes sont aussi possibles pour le Congrès de Vision Montréal au mois de mars prochain – s’il n’est pas déjà trop tard.


Ce Parti fut d'abord l’œuvre de quelques personnes déçues du RCM qui ont regroupé des forces diverses pour défaire Jean Doré.


Pour sa part, Pierre Bourque avait probablement son propre agenda dès son arrivée sur la scène politique, ce qui explique qu'au lieu de se fier à ses conseillers, il préférait avoir un « Comité des sages » provenant des milieux d'affaires.


Il faut demander un débat d'urgence au Congrès de mars, ou avant, pour affirmer que ce Parti n'est pas le Parti de Pierre Bourque, mais des membres; faire pression pour qu'ait lieu une course à la direction, les Montréalais ayant perdu confiance dans le leadership de Pierre Bourque; et débattre du programme pour qu'il représente les volontés et les besoins des Montréalais.


Il faut aussi éviter les candidats vedettes, car ils ont souvent leurs propres projets, qui ne sont pas nécessairement ceux des membres du parti qui les accueille.


Le prochain candidat à la mairie ne doit pas non plus être trop identifié à la politique provinciale ou fédérale, car Montréal est trop souvent pris en otage dans les chicanes entre Québec et Ottawa.


En fait, la force de Drapeau était justement d'être identifié à Montréal et non aux autres instances politiques.


Je suis contre les privatisations. Je crois que les équipements municipaux font partis du patrimoine de la Ville (la distribution de l'eau, le génie, etc.) et que les citoyens n'ont pas à perdre ce qu'ils ont contribué à bâtir.


Cependant, on peut les rentabiliser pour le bénéfice des Montréalais en leur permettant d'offrir de nouveaux produits et services - comme des services de génie conseil en coopération avec des entreprises montréalaises pour des projets à l'étranger.


Ces services de la ville deviendraient ainsi des moteurs pour le rayonnement de Montréal à l'étranger sans affecter les services locaux auxquels les citoyens sont habitués.


Je crois aussi aux spécificités locales.


En conséquence, il faut accroître le pouvoir de décision des Conseils de quartier sur les questions locales; leur donner un pouvoir de recommandation pour les changements à apporter aux normes concernant des enjeux locaux; et leur permettre d'orienter les services municipaux vers les besoins et les demandes des citoyens, car tous les quartiers n'ont pas les mêmes besoins ni les mêmes priorités.



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